Pointe-à-Pitre. Lundi 4 mai 2020. ZCLNEWS. Comme nous, vous avez entendu les annonces du Premier ministre d’un retour des élèves dans les écoles du département programmé pour la semaine du 11 mai, alors qu’à cette date, les collégiens, les lycéens et les étudiants resteront confinés.
Certes, nombre de ces jeunes enfants pourraient se trouver mieux à l’école qu’à leur domicile où les conditions du confinement sont parfois plus que précaires. Pour autant, la question de leur santé, de celles de leurs familles et des personnels se pose dès lors qu’ils retourneraient à l’école dans l’hypothétique respect des conditions édictées par le protocole sanitaire gouvernemental.
En effet, comment croire que des enfants de maternelle ou d’élémentaire, voire des collèges et lycées pourront rester assis seuls à une table pendant 6 heures, sans contact avec leurs pairs, alors que c’est le fondement même de la socialisation et de la construction des savoirs en maternelle par exemple et tirer un quelconque bénéfice de cette reprise ? S’il est juste et sensé de dire que l’école permet la construction de la citoyenneté, que penser d’une reprise le 12 ou le 14 mai pour 18 jours effectifs de classe juste avant les grandes vacances ? La pertinence d’un telle décision se pose aussi dans la mesure où il faudra faire des groupes d’enfants qui viendront en alternance dans les établissements, soit 9 jours pour un enfant donné d’ici les grandes vacances.
Par ailleurs, L’hôpital Necker, référence en la matière pédiatrique, a lancé l’alerte : des jeunes patients présentent des symptômes similaires à ceux de la maladie de Kawasaki, en lien avec le COVID-19 selon certains spécialistes.
Mesdames et messieurs, au moment où vous réfléchissez à autoriser le retour des enfants les plus jeunes donc les moins à même de respecter les gestes barrières à l’école, sans masques, sans tests de l’ensemble de la communauté éducative et de surcroit sans eau dans les robinets, nous pensons que la santé de tous doit prévaloir dans vos réflexions.
Le principe de précaution doit s’appliquer tant que les conditions sanitaires concernant les enfants ne sont pas de nature à les remettre dans nos établissements en toute sécurité.
Ce principe de précaution doit s’appliquer aussi aux parents des élèves, aux personnels de l’Education Nationale, ainsi qu’aux personnels territoriaux dont, en tant qu’employeurs, vous êtes directement garants de la santé au travail. C’est également ce que préconisent l’INSERM, l’OMS et le Conseil Scientifique.
Le gouvernement a fui ses responsabilités en vous demandant de décider et d’assumer la réouverture des écoles, collèges et lycées.
Mesdames et Messieurs, dans une période inédite, source de multiples inconnues, où jusque-là le mot d’ordre était « restons confinés », où la France déploie partout ses policiers pour faire respecter un confinement strict, où un couvre-feu nous est imposé, où les difficultés d’approvisionnement en masques, gels hydro alcooliques et test sérologiques ou virologiques sont patentes, où les éléments du protocole de santé à mettre en œuvre aux abords et à l’intérieur des établissements scolaires sont d’une rigueur jamais vue et jamais réalisée sur notre territoire, nous les organisations syndicales CGTG, FAEN- SNCL, FO, FSU Guadeloupe, Solidaires Guadeloupe, SPEG, SUD-PTT-GWA, SUNICAG, UGTG, UNSA, et les fédérations de parents d’élèves FAPEG et FCPE vous demandons instamment de prendre toute la mesure de l’incidence irréversible sur la santé de votre population que ces ouvertures risquent d’avoir.
À n’en pas douter, vous serez les seuls responsables de tout ce qui découlera de votre décision car vous êtes alertés et bien informés des risques.
Pour les organisations syndicales CGTG, FAEN-SNCL, FO, FSU Guadeloupe, Solidaires Guadeloupe, SPEG, SUD-PTT-GWA, SUNICAG, UGTG, UNSA, et les fédérations de parents d’élèves FAPEG et FCPE
Eddy SEGUR
Secrétaire Général de la FSU Guadeloupe